Des projets de recherche soutenus par le Fond national suisse
Deux nouveaux projets de recherche, conduits par trois des Laboratoires d’Enseignement et de Recherche (LER) de La Source, ont obtenu le soutien financier du Fonds national suisse (FNS).
«L’analyse interactionnelle comme méthode de formation et de développement professionnel: une étude comparative dans les domaines de l’éducation et de la santé»
Projet obtenu en co-requérance d’Evelyne Berger du Laboratoire d’Enseignement et de Recherche Santé mentale & Psychiatrie (LER SMP)–UNIGE
Descriptif
Le présent projet porte sur les séminaires d’analyse interactionnelle, lesquels seront étudiés pour documenter l’intérêt, les effets et les conditions d’utilisation de la méthode de l’analyse interactionnelle dans le champ de la formation professionnelle initiale et continue de la santé et du social.
Trois dispositifs Travaux de Bachelor par la recherche, menés au sein de La Source, seront étudiés et comparés à trois dispositifs de formation continue des éducatrices de la petite enfance. Dans le cadre de ces dispositifs, les étudiant·e·s et les enseignant·e·s observent et analysent ensemble des enregistrements vidéo de pratiques de soins lors de séminaires d’analyse interactionnelle (data session). Cette méthode de formation a pour objectif d’amener les (futur·e·s) professionnel·le·s à prendre conscience des compétences interactionnelles et relationnelles requises et mises en œuvre dans l’exercice de leur profession.
Équipe de recherche
Ce projet interinstitutionnel, déposé en co-requérance avec Prof. Laurent Filliettaz (requérant principal), Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, déploiera deux volets d’investigation, chacun étant piloté par l’une des deux équipes de recherche partenaires. A La Source, le projet sera porté par Dr. Evelyne Berger (LER SMP), co-requérante, et Dr. Alexandra Nguyen, doyenne facultaire. Il bénéficiera également de la participation et de l’expertise de Jérôme Favrod et Delphine Roduit-Cudré (LER SMP), ainsi que de celle de Laurent Frobert, vice-doyen développement pédagogique, en tant que partenaires du projet.
«Stresseurs, santé globale, bien-être au travail des infirmières en Suisse durant la pandémie COVID-19, et facteurs protecteurs susceptibles de les aider à conserver leur santé: une étude longitudinale à méthode mixte»
Projet obtenu par Claudia Ortoleva, en co-requérence avec Philippe Delmas, Annie Oulevey Bachmann et Ingrid Gilles (Unisanté)
Descriptif
La pandémie de COVID-19 a durement impacté les systèmes de santé au cours du printemps 2020 en Europe et la majorité des modélisations prédisant l’évolution de la pandémie s’accordent sur le fait qu’une seconde vague est en développement. Une pandémie telle que la COVID-19 expose les infirmières à différents types de stresseurs comme la réalisation de tâches inhabituelles, dans des milieux inédits pouvant être associés à des niveaux élevés de détresse morale. La majorité des études ont adopté une perspective pathogénique alors que la santé se définit comme «un état de bien-être physique, mental et social, et pas seulement l’absence de maladie et d’infirmité» selon l’OMS. Cependant, quelques études, s’ancrant dans une perspective salutogénique, ont montré que les infirmières peuvent conserver leur santé en dépit d’une pandémie en mobilisant ce que l’on peut appeler des ressources générales de résistance. Il est très important de mieux connaître et comprendre comment les infirmières conservent leur santé lorsqu’elles font face à ce type de situations épidémiques. Ces informations pourront suggérer des pistes pour développer des interventions qui visent le maintien de leur santé et de leur bien-être au travail dans un contexte d’une pandémie.
Ainsi, le but de la présente étude est de comprendre comment les infirmières travaillant dans les hôpitaux en Suisse conservent leur santé et leur bien-être au travail tout au long de la pandémie COVID-19 en étudiant l’effet modérateur des ressourcent mobilisées sur les stresseurs inhérents à la situation pandémique.
La population ciblée pour cette étude inclut l’ensemble infirmières et infirmiers travaillant dans des institutions de soin ayant été en contact direct, indirect, voire sans contact avec les personnes atteintes du COVID-19, dans plusieurs hôpitaux de Suisse romande et alémanique.
Les résultats de cette étude permettront:
- d’analyser l’évolution à 2 ans d’intervalle de l’exposition des infirmières au cours de la pandémie de COVID-19;
- d’analyser la manière dont évoluent les effets des multiples facteurs susceptibles de protéger leur santé et leur bien-être au travail;
- de développer de nouvelles connaissances dans un contexte inédit au moyen d’un modèle théorique qui guide l’analyse des liens entre les concepts à l’étude;
- de développer de nouvelles connaissances solides qui seraient à la base du développement de nouvelles interventions de prévention pour soutenir les infirmières en période de pandémie.
Ces résultats pourront également être intégrés dans les processus d’amélioration de la qualité au sein des différents établissements participants et permettront de guider le développement de programme de soutien au sein des établissements pour la prévention et la promotion de la santé des infirmières.
Équipe de recherche
Le projet est conduit par Claudia Ortoleva, professeure HES ordinaire et responsable du LER Vieillissement & Santé, en co-requérance avec Philippe Delmas, professeur HES ordinaire et responsable du LER Qualité des soins & Sécurité des Patients, Annie Oulevey Bachmann, professeure HES ordinaire et responsable du LER Prévention & Promotion de la santé dans la communauté, et Dre Ingrid Gilles, responsable de recherche à Unisanté.
L’équipe de recherche internationale élargie est composée de: Dre Maryline Abt (LER ViSa), Christine Cohen (LER ViSa), Dre Tanja Bellier (LER QSSP), Dr Matteo Antonini (LER QSSP), Dr Jérôme Pasquier (Unisanté), Dr Dan Lecocq (Université Libre de Bruxelles) et Patrick Chamboredon (Ordre National des Infirmières, France).
