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Le système de santé impacte l’environnement. L’environnement impacte la santé. Et ainsi de suite ? Et si prendre soin de la planète commençait par prendre soin de soi ?
Par David Trotta, rédacteur – Institut et Haute École de la Santé La Source
L’empreinte carbone du système de santé s’élèverait en France à 8% des émissions globales. Un chiffre dans la moyenne des pays occidentaux, estimée entre 6% et 10%, que rappelle Séverine Vuilleumier, professeure ordinaire à La Source, auteure d’un chapitre sur les enjeux environnementaux des systèmes de santé, publié dans «Avenir des soins de santé: défis et changements à l’ère de la durabilité»*, ouvrage édité par l’Université de Neuchâtel.
En tête des éléments à charge, selon le think tank The Shift Project cité dans l’ouvrage: les médicaments. Suivis de près par l’achat de matériel médical. De quoi surprendre, à l’heure d’une consommation massive de médicaments administrés pour… redonner la santé. Et contrecarrer les effets néfastes d’un environnement toujours plus malade sur celle-ci.
Des promoteurs de l’environnement qui s’oublient
Déployés initialement sans objectifs de durabilité, les systèmes de santé ont pourtant pour mission d’assurer la qualité et la sécurité des soins, rappelle la chercheuse. Et aider à la bonne santé de chacune et chacun.
Alors, comment sortir d’un système qui n’en finit plus de se mordre la queue ? Repenser le soin de façon globale pour le rendre plus pertinent et plus sobre d’une part, former d’autre part les soignant·es, parmi les meilleurs allié·es qui s’ignorent pourtant souvent en tant que promotrices et promoteurs de la santé environnementale. Avec un remède simple: maintenir la population en bonne santé pour ne pas contaminer la planète… qui nous contamine ensuite. «En s’orientant vers la promotion de la santé et la prévention de la maladie, évitant un basculement dans la maladie et, en conséquence, une utilisation accrue du système de santé, les professionnel·les de la santé sont à même d’avoir des actions favorables à plus de durabilité», insiste Séverine Vuilleumier dans sa publication.
Une double casquette
Par-delà leur lien direct avec la population et les conseils avisés qu’ils sont en mesure de prodiguer, les professionnel·les de santé s’avèrent aussi de parfaits acteurs pour la transformation de pratiques et d’actes susceptibles de polluer leur propre environnement. Et le nôtre, par le même occasion. Un rôle double peu mis en avant, aux effets pourtant vertueux et vertigineux. Des vecteurs clés d’un changement nécessaire, à l’heure où celui du climat constitue la menace la plus importante pour la santé des populations, déclarait en 2021 l’Organisation mondiale de la santé.
*«Enjeux environnementaux des système de santé», dans «Avenir des soins de santé: défis et changements à l’ère de la durabilité»
Édité par Sandra Hotz, Anne-Sylvie Dupont et Mélanie Levy
Faculté de droit de l’Université de Neuchâtel
Septembre 2025
Avec les contributions de Sabrina Burgat, Anne-Sylvie Dupont, Teresa Gyuriga Perez, Sandra Hotz, Neïda de Jesus, Sophie Meisser, Mélanie Levy, Alexandre Omont, Christopher Richard et Séverine Vuilleumier