Prise de position des Hautes Ecoles du domaine santé de la HES-SO

Résumé

En 2002, la Suisse romande décidait de placer la formation infirmière au niveau HES exclusivement. Quinze ans après, la question du positionnement de ce niveau de formation fait l’objet de questionnements récurrents, voire d’affirmations péremptoires débouchant sur des sollicitations adressées aux autorités politiques demandant l’ouverture d’une filière infirmière supplémentaire au niveau école supérieure (ES).

Dans le cadre des constats posés et des réflexions menées, les directions des six hautes écoles du domaine Santé de la HES-SO ont estimé nécessaire de documenter les éléments-clés éclairant ce débat. Pleinement convaincues et unanimes, elles confirment l’intérêt stratégique et opérationnel de maintenir une seule filière de formation en soins infirmiers située au niveau HES dans le périmètre de la Romandie. De plus, en s’appuyant sur l’avis d’expert-e-s confirmé-e-s, elles mettent en exergue les enjeux sanitaires auxquels les diplômé-e-s HES sont appelé-e-s à répondre, ainsi que les effets négatifs d’un retour à un système de formation à deux niveaux. La présente prise de position du Conseil de domaine Santé de la HES-SO est une contribution à un véritable débat de société et une invitation à poursuivre le dialogue de qualité qui lui a permis de développer des prestations évolutives et adaptées aux réalités des terrains professionnels.

Huit thèses prioritaires ont été retenues

Elles démontrent

  1. les risques, en termes de sécurité des soins, à faire cohabiter des profils soignants insuffisamment différenciés;
  2. l’intérêt des terrains cliniques de s’appuyer sur le tandem assistant-e en soins et santé communautaire (ASSC) et infirmière et infirmier HES;
  3. l’élargissement du bassin de recrutement d’ores et déjà réalisé avec le passage au niveau HES qui offre enfin aux détenteurs et détentrices d’un CFC un accès à un Bachelor, via la maturité professionnelle ou l’admission sur dossier;
  4. une augmentation significative du nombre d’étudiant-e-s depuis l’entrée en vigueur du système Bachelor-Master-PhD en soins infirmiers;
  5. l’impossibilité d’augmenter sans limite les places de stage, avec comme conséquence la diminution prévisible et paradoxale du nombre annuel de diplômé-e-s en cas d’ouverture d’une filière ES;
  6. l’absence d’économie financière en cas d’ouverture d’une filière ES;
  7. l’adéquation des compétences HES face aux enjeux de la santé du 21e siècle;
  8. les exigences légitimes de compétences de plus en plus élevées dans les milieux de soins communautaires et gériatriques.

En conclusion

Le Conseil de domaine affirme la nécessité de préserver la cohérence et les potentialités des systèmes de soins et de formation en offrant, au niveau de la Romandie, uniquement le niveau de formation infirmière HES et en renforçant les conditions-cadres ainsi que les ressources permettant d’augmenter davantage encore le nombre d’étudiant-e-s en soins infirmiers au sein des six hautes écoles du domaine Santé de la HES-SO.

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